Le monde occidental peut être généralement considéré comme post-religieux, illustré par la célèbre expression de Nietzsche "Dieu est mort". Cette mort représente la mort des idéaux religieux et de ses croyances attachées, établissant une claire séparation du bien et du mal. Dans ce monde post-religieux, beaucoup de gens se sentent perdus car le guide directeur qu'est la religion n'est pas disponible et il n'est plus clair quelle est la "bonne vie" à avoir.
Cela consiste fréquemment en une perte de repères identitaires, et paradoxalement en perdant l'extrémisme religieux une nouvelle forme d'extrémisme idéologique est apparu, un extrémisme politique qui permet de retrouver à la fois le sentiment d'appartenance à un groupe et le sentiment de croire en un système tangible, distinguant précisément le bien (mon idéologie politique) et la mal (l'idéologie d'apparence opposée). Cela représente une mécanique de groupe dichotomique "nous contre eux" source de conflits.
Cette perte de repères est accentuée par la démocratisation d'internet qui nous déconnecte de la réalité. La communication virtuelle est partielle et l'individu, isolé de contacts humains riches, cherche à renouer un sens de communauté et d'appartenance en adhérant à des groupes d'autant plus radicaux que les algorithmes de recommandations et les réseaux sociaux enferment l'individu dans des sphères de pensée lui permettant de maintenir son identité forte, nécessaire à la survie de son système de croyance.
Si le besoin de croire et d'appartenir à un groupe sont des composantes humaines essentielles ne pouvant et ne devant être supprimées, il s'agit de développer une relation plus saine avec celles-ci. Je suis d'avis qu'il serait judicieux qu'une idéologie de la vérité supplante les idéologies politiques simplistes ou partielles. Si le monde a besoin de changement, il ne peut être réduit à une seule vision du spectre politique et chaque décision de haut niveau requiert une délibération rationnelle basée sur des principes fondateurs. Ainsi, c'est en faisant renouer l'individu avec la notion de vérité, qui suppose non pas une confiance en la politique mais en la logique et la rationalité scientifique et philosophique, qu'il peut cultiver un lien avec la réalité et croire en un système véritablement tangible.
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